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Le mouvement Ras-le-bol appelle au boycott des élections 

Le mouvement citoyen Ras-le-bol a organisé le 26 juin à Brazzaville une brève campagne de sensibilisation devant le Centre hospitalier et universitaire (CHU), demandant aux Congolais de ne pas participer aux élections législatives et locales de juillet prochain. D’après le coordonnateur de ce mouvement, Franck Nzila, le Congo n’a pas connu des avancées significatives, malgré l’organisation des élections, et donc, il ne valait pas la peine de se soumettre à ce devoir citoyen.  

Charlin Kignouani expliquant le concept à un passant

L’adjoint au coordonnateur du mouvement Ras-le-bol, Charlin Kignouni a affirmé qu’ils avaient lancé la campagne « Prenons-nous en charge » pour mener une  sensibilisation aux électeurs congolais sur les différentes thématiques sociales qui minent la vie du pays. Au cours de leur campagne, les militants de Ras-le-bol procèdent à la distribution des dépliants qui retracent les principaux problèmes qui minent le Congo.

Parmi ces problèmes, il y a la problématique des prochaines élections législatives et locales de juillet prochain. « Tout le mouvement lance un cri d’alarme pour dire aux Congolais qu’il y a eu beaucoup d’élections dans ce pays, mais rien n’a changé. A ce sujet, nous demandons au peuple congolais de rester chez eux le 16 juillet. Qu’il n’aille pas voter parce que les élections ne changent pas son vécu quotidien », a-t-il déclaré.

Charlin Kignouani  a estimé qu’il fallait commencer par régler les problèmes de fond la gouvernance démocratique, la mauvaise redistribution des richesses, la corruption, l’impunité, le manque de transparence, les arrestations arbitraires, le tribalisme, le détournement de l’argent public avant de parler des élections. «Il faut donner la possibilité à tous les leaders politiques de participer aux élections. Ce qui implique la libération des principaux leaders politique incarcérés à la Maison d’arrêt de Brazzaville. Il faut aussi poursuivre les mauvais gestionnaires des entreprises publiques», a-t-il poursuivi.

Le coordonnateur adjoint de Ras-le-bol a expliqué qu’ils avaient choisi de manifester devant le Centre hospitalier et universitaire (CHU) pour dénoncer le scandale qui se déroule dans cet établissement. « Il n’est pas normal qu’un grand centre hospitalier comme le CHU qui se trouve dans la capitale politique du Congo fasse 30 morts par jour faute de matériel adéquat. Pendant ce temps, les ministres voyagent pour se soigner à l’étranger et le CHU reste mal géré et abandonné », a abondé Charlin Kignouani.

Il a aussi dénoncé le chômage qui fait aujourd’hui 60% des jeunes sans-emplois, selon leurs propres chiffres. Sans oublier le fait que l’électricité reste instable, malgré les discours et les promesses autour de 170 milliards investis dans le barrage d’Imboulou. Il a rappelé les 28 mois d’arriérés des salaires des employés du Conseil national de lutte contre le SIDA (CNLS) et la situation catastrophique de la compagnie aérienne ECAIR.

Un citoyen qui a reçu le dépliant a souligné que ces jeunes ont raison de mener cette sensibilisation pour éveiller la conscience des congolais. Il a soutenu leur initiative parce qu’ils diraient haut ce que les autres disent bas. « Il faut dénoncer le comportement des gestionnaires actuels. Cela fait beaucoup de temps qu’ils sont au pouvoir, mais la situation des Congolais ne change. Il est temps que cette classe politique soit renouvelée. Mais, il faut qu’il y ait des gens qui ont le courage de le faire savoir », a-t-il indiqué.