Nécessité de maintenir l’équilibre entre l’allaitement et le travail

L’allaitement maternel est l’un des moyens les plus efficaces pour garantir la santé et la survie de l’enfant. A Brazzaville, moins de la moitié des nourrissons de moins de 6 mois sont exclusivement allaités au sein. Cette situation est due pour la plupart des cas aux contraintes professionnelles de la mère.

Concilié l’allaitement et le travail est quelquefois pour plus d’une femme une situation compliquée, dans la mesure où elles ne bénéficient pas des dispositions de base relatives à la maternité. Pour certaines femmes, cette réalité ne les empêche pas d’allaiter leurs nourrissons dans le temps imparti.

Pepy Louya, journaliste dans un média privé de la place affirme parvenir tant soit peu à juguler l’allaitement et le travail « J’ai bénéficié d’un congé de maternité de 3 mois à l’accouchement. Actuellement, mon enfant à 6 mois et je continue de bénéficier des dispositions relatives à la maternité. Au lieu d’arriver à mon lieu de travail à 8 heures et de quitter à 17 heures, j’arrive à 9 heures et quitte le service à 16 heures. Ces heures me permettent d’allaiter l’enfant, question de le maintenir en bonne santé. Certes, il arrive des moments où je suis encore sur le terrain jusqu’à 19 heures, en attendant que je demande aux membres de ma famille de faire le biberon au lait artificiel ».

Hubertine Manto employée à l’accueil dans une entreprise privée explique : « Je ne bénéficie plus des heures de pauses. Pendant que mes collègues prennent leur pause, moi j’avance dans le travail, ce qui me permet de rentrer plus tôt m’occuper de l’enfant qui ne consomme pas le lait artificiel. A l’hôpital, les sages-femmes nous encouragent à l’allaitement maternel qui fortifie les anticorps du nourrisson et le maintient en bonne santé. J’ai toujours appliqué ce conseil », explique -t-elle.

Orchidée Mouko, quant à elle, affirme qu’il n’est pas toujours facile de donner exclusivement du lait maternel à l’enfant, surtout avec les contraintes professionnelles. « Quand je suis au travail, l’enfant consomme le lait artificiel, et c’est à mon retour que je le nourris au sein. Je suis consciente que le lait maternel est un aliment très important pour la croissance de l’enfant, mais à cause des obligations professionnelles et familiales, je suis obligée de faire ce mélange », dit-elle.

La cheffe de centre de santé intégrée de Moukondo, Hystelle Blonde Amboulou a relevé les bienfaits de l’allaitement maternel : « L’allaitement maternel est avantageux pour l’enfant et la maman. Elle protège l’enfant contre les infections, les maladies virales, et contribue à sa bonne croissance. Les études menées par les scientifiques attestent qu’un enfant qui a été nourri au lait maternel est plus intelligent et réagit mieux qu’un enfant nourrit essentiellement au lait artificiel. L’allaitement maternel protège la maman contre les cancers de seins, des ovaires et joue également le rôle de contraceptif contre bon nombre de maladies ».

« Le lait maternel peut se conserver durant 24 heures. La maman qui travaille peut acheter un presse-sein pour recueillir et conserver son lait. Une fois absente, l’enfant peut se nourrir sans problème  à l’aide d’un biberon », ajoute la cheffe de centre de santé intégrée de Moukondo, Hystelle Blonde Amboulou.

La semaine mondiale de l’allaitement maternel organisée la première semaine du mois d’août de chaque année par l’organisation mondiale de santé, l’UNICEF, et de nombreux ministère de la santé, a été célébrée cette année sous le thème « L’allaitement et le travail, est-ce possible ! »