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Une nouvelle tournée du groupe Ndima en France

Le groupe de musique du peuple autochtone Aka Ndima du Congo séjourne actuellement en France où il donnera plusieurs spectacles. Le groupe Ndima, composé essentiellement des autochtones de la Likouala animera également des ateliers et des stages pratiques sur la vie des autochtones dans la forêt.

Le groupe était sur scène dans la soirée de ce 2 mai au centre Mandapa à Paris, en concert de chants polyphoniques pygmée Aka. Déjà à GENAC, le groupe a animé un stage de chants Aka au bénéfice du curieux public français. Une table ronde sur l’importance de la musique ancestrale du monde a été organisée, et la participation du groupe Ndima a été très saluée.

La première montée sur scène a eu lieu le 29 avril à GENAC dans le cadre de la dixième édition Festival du Chamanisme 2017. Le rythme a été époustouflant, grâce entre autres à l’arrivée dans le groupe du percussionniste et chanteur Gaston Motambo, lui aussi autochtone. Cette dernière recrue tiendra les clés du rythme des concerts, car son tambour (le Ngué) est au centre de toute la production. Tout près de lui pour donner du rythme, le joueur de l’arc musical Michel Kossi, un autre pygmée qui voyage avec le groupe.

Le « Nganga » David Motambo qui voyage pour la première fois avec le groupe est le symbole de la sagesse. Il n’a pas été facile de le convaincre de quitter les esprits de la forêt pour accompagner les plus jeunes de sa coutume à cette aventure de promotion de la culture Aka à travers le monde. Espérance Moundanga et Emilie Koule restent les voix les plus berceuses du groupe Ndima. Elles ont su électriser les foules pendant de nombreux concerts musicaux.

L’ambassadeur permanent du Congo auprès de l’UNESCO à Paris, Jean Marie Adoua a profité de cette tournée pour recevoir Sorel Eta et son groupe Ndima. Les deux parties ont relevé la nécessité de promouvoir la culture Aka, tant au Congo qu’à l’étranger. L’UNESCO entend s’ouvrir plus largement sur cette question, notamment lors de son prochain conseil exécutif.

Le groupe Ndima est une création de Sorel Eta, un jeune ethnologue autodidacte et manager qui étudie avec passion la culture des peuples autochtones Aka qu’il a rencontrés en 1996 dans la forêt du nord de la République du Congo. Fort de cette expérience, Sorel Eta se défend d’être formé à « l’Université de la forêt », par ses professeurs les Aka.

Il a d’abord créé en 2001 l’association Regard aux Pygmées, puis en 2003 le groupe Ndima (la forêt), avec lequel il entend mettre en valeur les musiciens Aka, leur patrimoine musical, de favoriser les échanges culturels avec d’autres artistes, et de promouvoir le dialogue de culture entre les minorités autochtones et d’autres peuples. Sa connaissance du milieu de vie Aka lui sert d’atout pour présenter des communications sur cette culture en voie d’extinction, et de coordonner les spectacles du groupe Ndima.