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Pierre Mabiala invite les ONG à travailler avec le gouvernement

Le ministre de la Justice, des droits humains et des populations autochtones, Pierre Mabiala a appelé le 16 mars à Brazzaville les ONG des droits de l’Homme à ne pas vilipender le pays en publiant des « rapports dénigrants », mais à se concerter pour prévenir ou réparer certaines violations des droits humains.

Le ministre Mabiala a fait cette invite après la publication coup sur coup des rapports accablant le gouvernement sur la situation des droits de l’homme. Ces rapports venaient des organisations de la société civile, principalement de l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH), mais aussi du gouvernement américain et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Ils épinglent tous les autorités qui n’auraient pas suffisamment assuré la protection des droits de l’Homme.

Pierre Mabiala a préféré jouer franc jeu avec les responsables de ces ONG congolaises qu’il a convoquées dans son bureau. Il a dénoncé des rapports qui dénigrent le pays. Dans un échange « sans tabou », le membre du gouvernement a écouté ces activistes des droits de l’homme dont le très attendu directeur exécutif de l’OCDH, Trésor Nzila qui vient de publier un rapport fumant contre le gouvernement.

Le ministre de la Justice a tenté de « déboulonner » ce rapport, en démontrant à ses invités que Trésor Nzila et son organisation avaient menti sur toute la ligne. Tous les cas de violation des droits humains évoqués dans le dernier rapport de l’OCDH est un pur montage grossier, selon le ministre Mabiala, qui n’a pas hésité de dénoncer « un abus de langage » dans les publications de ces organisations.

En décembre 2016, Pierre Mabiala avait déjà accusé de « pamphlétaires », les responsables des ONG qui publient des rapports « sans fondement ». A l’époque, les acteurs de la société civile avaient publié un rapport sur les droits de l’homme à l’occasion de la journée internationale des droits de l’homme, évoquant « une régression de la situation des droits de l’homme au Congo ».

Aujourd’hui, le ministre de la Justice a voulu avancer à visage découvert pour mieux affronter ces ONG. Elles ont d’ailleurs été très représentatives à cette réunion. Tous ont reconnu que des efforts devraient être fournis pour prévenir les cas de violations des droits humains. Pierre Mabiala a alors invité les membres de la société civile à collaborer avec le gouvernement pour éviter ces violations. « Il s’agit de notre pays, nous devrons travailler ensemble. Aidez-moi à bien faire mon travail », a sollicité le ministre à ses interlocuteurs.

Saluant cette initiative, les militants des droits ont promis de revenir à la prochaine occasion, avec des cas précis et des recommandations plus exactes. Les responsables des ONG ont demandé au ministre de cesser de les considérer comme des antipatriotes.