Plus de 20.000 femmes mobilisées pour le défilé du 8 mars
Brazzaville a abrité le 8 mars un grand défilé ayant mobilisé plus de 20.000 femmes de toutes les catégories sociales, sous les auspices du Premier ministre, chef du gouvernement Clément Mouamba.
Les femmes ont envahi dès 10 heures le Boulevard général Alfred Raoul jusqu’au croisement de l’avenue des Trois martyrs, avenue Maya Maya, de l’avenue Loutassi, et d’autres voies situées proximités du Boulevard. Elles ont organisé une grande marche. Cette célébration au Congo et particulièrement dans la ville de Brazzaville a été marquée par une présence importante des femmes habillées aux couleurs du « Pagne du 08 mars ».
La ministre de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, Inès Nefer Bertille Ingani qui s’est investie en amont dans la mobilisation des femmes pour la commémoration de cette journée a réussi le pari d’organisation, selon plusieurs observateurs.
Le défilé a débuté par les femmes de la Force publique, suivies des femmes de la présidence de la République, première qui ont donné le top de cette marche des femmes civiles, celles-ci ont été talonnées selon l’ordre de préséance par les femmes de la primature.
La marche était rythmée à la cadence de la musique de la fanfare Kimbanguiste. Les femmes ont défilé fièrement en passant devant la tribune d’honneur, où avaient pris place le Premier ministre entouré par sa femme à sa gauche et la ministre Ingani. Ces dernières n’ont pas dérogé à la règle, vêtues en pagne décorés des écriteaux de la journée internationale de la femme.
Les femmes des administrations publiques, privées, des associations, les maraîchères étaient bien présentes. Sur leur visage, se lisait la joie d’avoir répondu favorablement à l’appel de leur ministre, malgré le soleil accablant de ce jour. L’association « Génération Z » a marqué la cérémonie en mettant en exergue les jeunes filles dont l’âge varie de 18 à 25 ans. En exécutant la danse « Kidombika », à l’image des dribbles des joueurs de football, elles ont été ovationnées. De même que les motards de la police congolaise.
Peu avant le défilé, la ministre Ines Nefer Ingani a convié toutes les femmes a, à se soutenir, à avoir une même vision axée sur le développement, chacune dans son champ d’action. « De ce fait, au regard des enjeux électoraux qui pointent à l’horizon, elle a invité les femmes à se former, s’organiser, à s’inscrire sur les listes électorales, en vue de se positionner dans les meilleures circonscriptions pour que nous inversions les tendances au parlement et dans les conseils » a-t-elle déclaré.
Selon la ministre de la Promotion de la femme, la parité n’est pas seulement une affaire des femmes intellectuelles. Dans les marchés, les mamans doivent être dans les comités d’ensemble avec les hommes. Aussi, elles doivent se perfectionner en épargne de crédits pour qu’elles soient compétitives et autonomes.
S’adressant aux jeunes filles, la ministre a signifié que « nous devrions les soutenir et les guider dans leurs cursus scolaires, les informer sur tous les aspects de la vie en matière de santé sexuelle et de la reproduction sur VIH Sida, des violences basées sur le genre, de l’autonomie sociale et politique et de la participation à la vie publique ».
Pour sa part, la représentante de l’OMS au Congo, Fatouma Binta Diallo a affirmé que l’accès des femmes à l’éducation et aux services de santé avait sur leurs familles et les communautés des retombées positives qui s’étendent aux générations futures. Une année de scolarisation supplémentaire peut se traduire par une augmentation allant jusqu’à 25 % du revenu qu’une fille pourra toucher quand elle aura atteint l’âge adulte.
Des luttes féminines couronnées de succès
Martine Galloy a au nom de la société civile adressé un mot de mémorandum, dans lequel elle a mentionné des femmes qui ont marqué la vie politique et civile du pays par leur savoir-faire. A cette occasion, elle a plaidé pour la représentativité des femmes au poste politique, administratif et électif, estimant qu’elles ont les mêmes droits que les hommes. A ce sujet, elle a sollicité au président de la République la promulgation courant mars la loi sur la parité au Congo.
Au cours de ce défile de près de 4 heures, les distinctions honorifiques ont été décernées à un échantillon de 19 femmes citoyennes par le président de la République, grand maître des Ordres nationaux, par le biais du grand chancelier des ordres nationaux, le colonel Norbert Okiokoutina, pour service rendu à la nation.
Cette année la journée de la femme est célébrée sous le thème : « Les femmes dans un monde du travail en évolution : une planète 50-50 d’ici à 2030 ».
Officialisée par les Nations Unies en 1977, la Journée internationale des femmes trouve son origine dans les luttes des ouvrières et suffragettes du début du 20ème siècle, pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote.