La police confisque plus de 700 permis de conduire à Brazzaville, les automobilistes boudent
Les conducteurs de véhicules sont venus manifester leur colère le 18 juillet à la place de la gare de Brazzaville, suite au contrôle de police qui consiste à saisir les permis de conduire rouges et frauduleux. Environ 700 permis de conduire ont été confisqués en moins d’une semaine. Les autorités exigent depuis quelques semaines le permis CEMAC.
La police contrôle régulièrement les permis de conduire à Brazzaville. Mais, c’est le 16 juillet que l’opération s’est corsée. Tous les automobilistes ayant un permis rouge ont été dessaisis du document.
En un week-end, un peu plus de 700 permis de conduire ont été confisqués. Les chauffeurs de véhicules sont en émoi. Ceux qui sont dans le transport en commun sont pénalisés. Ils ne peuvent pas travailler, faute de permis.
Selon les registres de la Direction générale de l’administration terrestre (DGTT), seulement 147 permis dans le lot saisi sont valides. Mathématiquement, les quelque 553 autres sont frauduleux. Ils ne peuvent donc pas être convertis en permis CEMAC. L’impétrant est obligé de refaire tout le circuit d’obtention du document. Et ce qui fait jaser des automobilistes.
Les 147 propriétaires de permis jugés conformes payent 5.000 francs CFA pour se faire délivrer un « permis provisoire ». Le temps d’attendre le définitif de la CEMAC. Pendant la manifestation de ce matin à Brazzaville, les automobilistes ont tous brandi un récépissé de la police qu’ils ont été forcés de tronquer contre leur permis de conduire. Sur place, ils vérifient les noms déjà affichés sur les listes. Le verdict est cinglant : les frauduleux n’y figurent pas. Ce qui ravive la hargne. Mais, aucune casse n’a été déplorée. Quelques injures proférées çà et là, et l’ambiance civilisée est vite revenue. Les mécontents doivent se conformer.
Selon une source de la DGTT, cette opération vise aussi à démasquer de faux conducteurs. Le service suspecte qu’une série importante de permis avaient été frauduleusement délivrés à partir de 2006. Ces permis font l’objet d’un contrôle particulier dans le but de mettre hors circuit les faux chauffeurs, auteurs de nombreux accidents de circulation dans la ville.
Les syndicats de transporteurs ont tenté de désamorcer le conflit avec les responsables de la DGTT, alors que leurs collègues rouspétaient dehors. Aucune résolution de leur entretien n’a été publiée. Mais la tension a tout de même baissé.
La police a lancé depuis le 30 juin une série de contrôles sur la circulation. La première opération a consisté à vérifier « le contrôle technique des véhicules ». A la Société congolaise de contrôle technique, par exemple, le nombre de passage de véhicules a été boosté jusqu’à 250 par jour.