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Près de 5000 enfants autochtones à l’école ORA dans la Likouala

L’Association des spiritains du Congo (ASPC) tient dans le nord du Congo des écoles pour enfants autochtones (Pygmées) qui suivent une éducation spécialisée dénommée ORA (Observer, réfléchir, agir). On dénombre 4.471 enfants dans les classes ORA et qui sont reversés deux ans après dans le système public officiel. Les agences des Nations unies comme l’UNICEF et le PAM soutiennent cette initiative.

Ce projet s’inscrit dans un programme national de scolarisation des autochtones. Les prêtres spiritains ont saisi cette opportunité depuis 2011 pour accompagner les autorités. « Nous préparons les enfants pygmées pour intégrer le système éducatif formel. Ce sont deux années préparatoires à l’issue desquelles les enfants sont censés rejoindre le CE1 », père Chrislain Loubelo, coordonnateur des écoles ORA dans la Likouala.

Aujourd’hui, près de 380 élèves ayant suivi les classes ORA ont rejoint le système formel dans la Likouala. Des écoles sont installées un peu partout dans des campements stables pour permettre aux enfants de suivre les cours jusqu’à la fin du cycle.

Parmi ces écoles ORA, une se trouve à Makodi, en pleine forêt équatoriale, à mi-parcours entre les districts de Bétou et d’Enyelle. Ici, 179 enfants autochtones apprennent à lire et à écrire.

Malgré les difficultés et leur vie de forêt faite quotidiennement de chasse et de pêche, ces élèves s’adaptent bien. « Ils apprennent vite et comprennent bien. Ils sont très bons en calculs. Même si de temps en temps ils doivent fuir les cours pour aller chasser, j’ai pu envoyer cette année 20 élèves dans les classes publiques au cours moyens », témoigne le directeur de l’école, Louis Godard Bangambi.

Au sein de la communauté autochtone, les parents sont heureux et nourrissent beaucoup d’espoir quant à l’avenir de ces enfants. « Je suis très heureux que les enfants apprennent près du campement. Je souhaite juste qu’une école moderne en matériaux durables soit construite dans le village. Il ne s’agit plus pour nous de revenir en arrière, les enfants doivent avancer », affirme avec véhémence le chef autochtone du village Makodi, Jacques Pika.

Bernard Bokondo, un ancien élève des classes ORA se dit également satisfait de l’assiduité des jeunes de la communauté à l’école ORA. Son souhait est de voir ces élèves « devenir comme les autres, car cela représentant un motif d’orgueil pour Makodi ».

En fait, les enfants autochtones intègrent le système éducatif officiel du pays à partir du cours moyen, le CEM 1. Actuellement, ils sont près de 5.000 à apprendre dans les écoles ORA dans le département de la Likouala, l’une des régions où ce programme est développé au Congo. Les pères spiritains qui organisent ces classes sont très engagés depuis des années. Ils ont l’appui de l’UNICEF qui apporte des fournitures scolaires et le matériel nécessaire pour le fonctionnement de l’école. Cette agence des Nations Unies a bénéficié des fonds du gouvernement japonais pour assurer jusque-là ce programme.

L’UNICEF reste cependant à la recherche des nouveaux fonds pour pérenniser les écoles ORA dans la Likouala. « Nous avons pu amener les enfants à ce niveau où ils savent aujourd’hui lire et écrire grâce aux fonds du peuple japonais. Il faut maintenant continuer pour pérenniser ces classes », explique Jean Marie Samuel Ouenabio, assistant à la Communication à l’UNICEF.

L’apport du PAM est également essentiel pour l’avenir de ce programme, car cette agence a implanté dans chaque école ORA une cantine scolaire. Aloys Robin, le chef de bureau du PAM à Bétou assure que les repas seront régulièrement servis dans toutes écoles ORA de la Likouala durant cette année scolaire.