Un prêtre catholique interpelle la famille à stopper la violence juvénile
L’abbé Newman Suijes Samba, stagiaire prédiaconal au Foyer Abraham de Bacongo a indiqué le 6 mai à Brazzaville que la famille devait reprendre son rôle de cellule de base de formation de l’enfant pour éradiquer le phénomène de violence juvénile au Congo.
« Les parents doivent être des modèles pour servir de référence pour leurs enfants. Il faut donc écarter la violence en milieu familial pour que l’enfant y trouve un cadre du bon-vivre. Pour l’homme, il n’y a pas de fatalité. Si on met à sa disposition ce qu’il faut, il peut changer », a déclarer l’abbé Samba en développant le thème « La délinquance juvénile au Congo-Brazzaville : cas des bébés noirs », au cours d’une causerie-débat organisée par la paroisse Notre-Dame du Rosaire de Bacongo.
Ce futur prêtre a affirmé que, pour éradiquer le fléau de la délinquance juvénile, il est important de prendre des résolutions fermes. Des actes concrets doivent être posés. Il a proposé deux attitudes, consistant premièrement à croire en la force des jeunes de porter haut le flambeau, la flamme de l’espérance. Ce qui sous-entend qu’il faut aimer, approcher ces jeunes, les mettre en confiance pour dénicher les valeurs morales gravées en eux. La seconde démarche entend intensifier de l’aide dans le cheminement des jeunes. Cela signifie aussi en clair que les adultes doivent les assister dans leur travail de quête de statut et d’identité pour leur proposer des orientations judicieuses dans les prises de position, tout en demeurant fidèles aux aspirations des uns et des autres.
Dans son exposé, l’abbé Newman Suijes Samba a assuré que la cause du développement « des bébés noirs » est imputée à la société qui ne veut plus prendre ses responsabilités. Il a cité le chômage, la misère, l’exclusion, le contexte socioculturel qui ont créé les gangs. A cela, il faut ajouter le choix personnel des acteurs des délits. Nombreux jeunes abordés, selon l’abbé, ont affirmé vouloir s’identifier à un acteur vu dans un film, avoir été chassé de la maison, se faire un nom, se faire de l’argent. « Dès lors que la société dans laquelle ils vivent ne leur donne pas une lueur d’espoir, c’est l’effondrement de plusieurs rêves et de plusieurs vies », a-t-il souligné.
Pour l’enseignant de Physique Alphonse Massamba, l’Etat a une grande responsabilité dans l’aggravation du phénomène des bébés noirs. « Nous avons mené une étude sur la consommation de l’alcool. Cette étude a montré que Moungali était à 11%, Talangaï 9% et Makélékélé 8% de taux de consommation d’alcool. Quand vous regardez bien, la violence juvénile est importante dans ces trois arrondissements. Que peut-on attendre dans un pays où avec 1000 francs CFA, vous avez trois bières », a-t-il dénoncé.
Cette conférence-débat a eu lieu dans le cadre de la semaine culturelle organisée, du 1er au 6 mai par la paroisse Notre-Dame du Rosaire de Bacongo. Plusieurs activités y ont été menées : un tournoi de football, un concours de dictée, un concours de musique. Le thème de cette semaine a été « Que tous soient un».