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Les procureurs ne foutent rien face aux bébés noirs, selon Pierre Mabiala

Le ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion des populations autochtones, Pierre Mabiala a dénoncé le 3 avril à Brazzaville le fait que la justice ne faisait rien face au phénomène « bébé noir», très enclin dans la capitale congolaise. Dans un échange franc avec les parquetiers du Congo, Pierre Mabiala a demandé aux procureurs de la République de déclarer la guerre contre ces bandits de grand chemin.

Le ministre Mabiala  s’est insurgé contre l’attitude des parquetiers qui assistent impuissamment à la montée de ce phénomène et aux exactions commises par les « bébés noirs », s’interrogeant par la suite sur le rôle que joue la justice dans ce contexte. Les magistrats n’ont aucun sursaut face à ce phénomène sociétal de bébés noirs, a tempêté le ministre, intimant quasiment les magistrats d’ouvrir une action publique à ce sujet.

A compter de ce jour, en connivence avec les officiers judiciaires, vous devez aller à réprimander  tous  les actes inciviques des bébés noirs, a-t-il  martelé.

Le ministre Mabiala a fait savoir aux  procureurs de la République que c’est plutôt les bébés noirs qui devraient  avoir peur de l’Etat et non le contraire. Il a estimé, à cet  effet, que si l’on ne faisait rien, « ce phénomène prendra de l’ampleur en continuant d’entraver la quiétude des citoyens ».

Pierre Mabiala a dénoncé le laxisme des procureurs de la République qui ne s’attaquent pas au grand banditisme qui se façonne sous leurs yeux. « Il est anormal que vous continuez à demeurer dans un laxisme face aux actions cruelles perpétrées par les bébés noirs », a lancé le ministre à ses invités.

Tout se passe comme s’il n’ ya pas de justice dans le pays, alors que la justice est toute  puissante au Congo, a indiqué le ministre Mabiala, tout en interpellant les procureurs de la République de ne pas affaiblir la justice. 

Selon lui, il n’ ya  que la justice  pour arrêter tous les phénomènes qui vont à l’encontre des normes de société, à l’instar des bébés noirs, qu’il a qualifié de  phénomène « très sérieux ». Pour ce faire, il a  instruit les parquetiers à s’investir, car  il attend « des résultats ».

Pour plusieurs Congolais de Brazzaville et de Pointe-Noire, il était temps que les autorités sortent du bois pour évoquer ce phénomène qui a déjà endeuillé des familles dans ces villes. Il n’est pas rare de voir les populations être terrorisées par les bébés noirs sous la barde des policiers qui préfèrent se terrer que de faire face à ces enfants nantis de machettes et couteaux. C’est dans les rues de deux principales villes du Congo que ces inciviques opèrent, parfois en plein jour. La justice ne réagit pas. Très souvent, elle se complaise à traquer les petits voleurs de savon et de pain dans les quartiers.

Les populations ont quotidiennement dénoncé la démission notoire de l’Etat face aux bandits dans les quartiers de Brazzaville. Ces inciviques pourtant connus des services de police, bras opérationnel de la justice, ne sont jamais inquiétés. On les connait à travers les petits noms tels que les « Somaliens » qui opèrent dans la commune de Moungali, pendant que  les « Américains », les Africains imposent leur loi dans la commune de Talangai, entre autres la dans la zone de Mikalou. Par contre, les Arabes sont les maitres dans la commune de Poto Poto, tandis que les Bana banimbi  dans les quartiers sud de Brazzaville.

Dans leur mode opératoire, ils utilisent les armes blanches  très tranchantes qu’ils ont pris le soin de les faire limer par des ferrailleurs pour trancher les citoyens qu’ils rencontrent dans leur champ d’action, sous l’impuissance de la force publique.