Close

Le quartier Mbouono dans la grande précarité

Les populations de Mbouono, un des quartiers de Madibou, le 8e arrondissement de Brazzaville ploient sous plusieurs difficultés. Ce quartier, voisin de Madibou, de Kombé et de Loua n’a pas d’école publique ni de marché, d’hôpital, d’eau potable, de route praticable, ou même de transport par taxis. 

Selon le chef du quartier, Jean Pierre Gao, Mbouono est un bon quartier, mais il connait aussi beaucoup de difficultés. « Nous n’avons pas de voies praticables ici. Le marché, l’école publique, l’eau potable, l’hôpital manquent dans ce quartier », a-t-il dit.

Cette situation fait que beaucoup d’enfants de Mbouono ne vont pas à l’école, «car les parents n’ont pas les moyens de les faire inscrire dans une école privée », a-t-il dit.

A cet effet, Mbouono compte 3 écoles privées, une dirigée par les religieuses et deux autres tenues par des particuliers.

Pour les parents qui ont le souci de permettre à leurs enfants de devenir des cadres de demain, ils les inscrivent dans les écoles publiques des quartiers Kombé, Ngangalingolo, Kibina, Matibou et Mafouta. « Les enfants sont ainsi obligés de parcourir 5 kilomètres pour ceux qui vont à Madibou, 3 kilomètres pour ceux qui fréquentent à Kombé. Ceux de Ngangalingolo doivent faire une distance de 6 kilomètres, tandis que ceux qui vont à Kibina doivent affronter 5 kilomètres », a précisé, Justin Bandzouzi, assistant sanitaire en santé publique à la retraite.

Le quartier Mbouono est alimenté par deux sources. Une qui se trouve entre Mbouono dit des « 10 maisons » et Mbouono dit « Bayo ». Une autre se trouve, presque au bord du fleuve Congo.

Bien que les eaux de ces sources rendent des services aux populations, elles sont, cependant jugées impropres à la consommation. « Nous prenons cette eau parce que nous n’avons pas d’autres alternatives. Cette eau commence à nous donner des diarrhées, des amibes et des maux de ventre. En plus, pour réussir à prendre l’eau, il faut se lever très tôt », a souligné pour sa part Aline Sandra Bakoua.

De son côté, Adeline Mitingou a précisé qu’en saison de sèche, les puits tarissent et l’affluence à la source devient forte. Ce qui fait qu’arriver à une heure du matin pour prendre l’eau on peut repartir avec le précieux liquide à 9 heures du matin. « Aujourd’hui, la source est libre parce que les enfants sont allés à l’école et les parents au travail. Ce qui nous permet de prendre l’eau sans problème », a-t-elle dit.

Parmi les difficultés des populations de Mbouono, il y a aussi le manque de canalisation qui créé des bourbiers sur la route utilisée par les transporteurs de « 100-100 ». Ces dernier, en cas de pluies ne peuvent pas aller jusqu’au bout de leur trajet. L’absence de l’hôpital oblige les populations à se rabattre au dispensaire des sœurs pour les premiers soins. « Il faut éviter avoir un cas grave la nuit. Si cela arrive vous mourrez, car le transport étant difficile, vous arriverez à Makélékélé ou au CHU en retard », a dit avec colère Juliette Malanda.

Les femmes sont obligés d’aller au marché de Madibou ou celui de Totale, si elle ne veulent pas fréquenter la seule boucherie du quartier.

La seule bonne note allait être la permanence de l’électricité, mais la pression démographique provoque des baisses de tensions. « Il est mieux de s’éclairer avec une bougie qu’avec l’électricité servie par la Société nationale d’électricité (SNE), a ironisé Kevin Alain Biyiri.

Pour le chef du quartier, il faut que l’Etat vienne en aide à Mbouono afin que les populations vivent dans la quiétude et la paix.