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Qu’en est-il de la relance des plantations de cacao dans la Sangha ?

La société OLAM qui a financé la reprise de la culture de cacao dans la Sangha estime que les premières récoltes sont attendues début 2017. Trois ans seulement auraient suffi pour voir enfin les premières productions de nouvelles plantations être vendues. Des dizaines de producteurs vont ainsi arriver au bout de leurs peines…

Un grand silence enveloppe le processus de relance des plantations de cacao dans la Sangha, pourtant lancée en grande pompe par le gouvernement. Mais les nouvelles sont plutôt bonnes. Les premières cabosses pourraient être cueillies en début de l’année prochaine, selon les agents de OLAM qui suivent régulièrement le développement de ces plantations.

Les producteurs vont enfin pouvoir goûter aux fruits de leur labeur. Bien que les plants aient été gracieusement distribués aux paysans, mais il a fallu un effort herculéen pour tenir leurs champs jusqu’en état de produire. L’aide promise par l’Etat n’a pas suivie. De nombreux futurs producteurs ont dû craquer suite aux coûts exorbitants  qu’a exigé l’entretien des plantations.

A une dizaine de kilomètres de Pokola, Didace Ngongo a aménagé 10 hectares de cacaoyers. Une année seulement, les plants portent déjà des cabosses, suscitant un vrai espoir de récolte auprès du planteur. Mais il doit faire face au faramineux coût d’entretien. Entre 650.000 et 700.000 francs CFA tous les trois mois, révèle-t-il.

Didace Ngongo emploie une dizaine d’ouvriers agricoles nettoyer ses 11.000 pieds de cacaoyers. C’est grâce à son travail de technicien de bâtiment qu’il réussit à les payer. Mais son cas est particulier. Autour de lui, des dizaines d’autres hectares de cacaoyers baignent dans la broussaille. Au rythme de la houe et de la machette, les cultivateurs n’arrivent plus. « Nombreux sont essoufflés par manque d’argent. Ils n’avaient pas prévu un tel investissement pour l’entretien », indique Eugène Ndinga, responsable de Plantation et formation chez OLAM, la société qui appuie la relance de la cacao-culture dans la Sangha.

Les populations de la région s’étaient appropriées la relance des plantations de cacaoyers en aménageant de vastes étendues de champs.La distribution gracieuse des plants les a poussé à avoir des ambitions démesurées, ignorant qu’après, il fallait entretenir le champ jusqu’à maturité. Guillaume, avec ses 13 hectares de cacaoyers, a épuisé ses économies, mais sans pouvoir entretenir tout son champ.

Le gouvernement a injecté 800 millions de francs CFA pour la production des pépinières. Un « fonds cacao » a même été annoncé pour soutenir entre autres les opérations d’entretien des champs. Une promesse que les planteurs attendent de point ferme. « C’est notre dernier espoir. Nous avons déjà beaucoup fait, que les autorités nous aident », lance Didace. « Je n’ai jamais cultivé le cacao, je ne sais donc pas comment faire pour sauver ma plantation si jamais je ne réunissais pas les fonds nécessaires au prochain désherbage », ajoute-t-il, inquiet.

Par ailleurs, la production des pépinières au village Madjiboungou a aussi baissé, passant de 1 million de plants à seulement 500.000 ce dernier trimestre. A partir de septembre, ces plants pourront rejoindre les champs. Chez OLAM, on révèle que le gouvernement traîne les pieds pour apporter sa part dans le financement des opérations de relance de cacao.

Potentiellement considéré comme le premier produit économique de la Sangha, le cacao suscite de nombreux espoirs auprès des populations. « C’est notre pétrole ici », déclare Moïse Lantoum, un planteur.