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Un réseau d’imams trafiquants d’ivoires démantelé à Ngombé

Tous de nationalités camerounaises, il s’agit de Sylla Mamadou, Tchari Moumoun qui est imam à Ngombe, Ousman Sakaria qui est serviteur à Ngombe, Assaffi Doutoum qui est prédicateur à la mosquée de Ouesso, et Abdouraman Youssouf qui est imam à Ngombé. Ils seraient tous impliqués dans le commerce illégal d’ivoire sévissant dans le département de la Sangha.

Ils ont chacun un rôle bien précis dans ce réseau criminel international (fournisseur en armes et munitions, transporteur, commerciales pour alimenter leur clientèle) le tout en utilisant leur foi comme couverture. C’est un coup dur pour la communauté musulmane du Nord voire de la République du Congo, ternissant une nouvelle fois l’image de la religion. En effet ce ne sont pas les premiers hommes « croyants » ayant été arrêtés et condamnés pour trafic d’ivoire.

A Mossaka dans le Département de la Cuvette, au cours de l’année 2017, c’est le Pasteur Protestant de la localité, Roch Bodzenga Bopaka et son frère qui avaient été arrêtés à Brazzaville avec une trentaine de Kg d’ivoire soit 11 ivoires d’éléphants, le procès est toujours en cours.

Toutes les lumières sont dorénavant braquées sur les autorités de Ouesso et plus particulièrement le Tribunal de Grande Instance de Ouesso où la première audience aura lieu en janvier 2018. Il est attendu une justice ferme et exemplaire afin de lancer un message fort dès le début de la nouvelle année 2018. Ces ressortissants camerounais encourent des peines de plus de 5 ans d’emprisonnement ferme pour détention, circulation et tentative de commercialisation de deux pointes d’ivoires d’éléphants.

Le Projet de gestion des écosystèmes périphériques du parc national d’Odzala Kokoua dans la Sangha effectue une lutte ardente contre la criminalité faunique.  Les éco-gardes effectuent des patrouilles et des fouilles aux différents postes de contrôle afin de mettre la main sur les potentiels trafiquants d’armes de guerre et d’animaux sauvages protégées par la loi. Cette stratégie a donné lieu, le dimanche 10 décembre, au poste PK Pylône sur le tronçon Ngombé-Ouesso, à l’arrestation en flagrant délit, de cinq individus avec deux pointes d’ivoire d’éléphants sectionnées en quatre morceaux en provenance de Pokola.

L’éléphant  est menacé d’extinction dans de nombreux endroits à cause du braconnage pour ses pointes. La forêt Tri-nationale Dja-Odzala-Minkebe (TRIDOM) est particulièrement touchée par le grand braconnage. La zone est connue comme un des endroits les plus chauds de l’Afrique pour le trafic d’ivoire et le braconnage d’éléphants. Les actes de pillage de la faune en particulier et de la biodiversité en général par plusieurs citoyens véreux et corrompus sont fréquents en République du Congo. Il revient donc à la justice de réprimer strictement ces actes, afin de mieux dissuader et sensibiliser l’opinion.

 Il est important de rappeler que l’ivoire finance en partie les groupes extrémistes comme par exemple Boko-Haram. Heureusement en République du Congo l’éléphant fait partis des espèces intégralement protégées comme le stipule l’article 27  de la loi Congolaise en matière de protection de ces espèces faunique :   « l’importation, l’exportation,  la détention et le transite sur le territoire national des espèces intégralement protégées ; ainsi que de leur trophées  sont strictement interdits ; sauf dérogation spéciales de l’administration  des eaux et forêts ; pour les besoins de la recherche scientifique ».