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Des routes escarpées à Kibina

Les populations de Kibina, un quartier de Madibou le 8e arrondissement de Brazzaville, connaissent presque les mêmes maux que tous les quartiers enclavés de la capitale. Tout manque dans ce quartier : l’eau courante, la route bitumée, l’électricité, le marché ni un centre de santé. 

Pour Sabine Manianga, tenancière d’un débit de vin de palme, le quartier Kibina est grand, mais connait beaucoup de problèmes. « Quand, il pleut, par manque de voie bitumée, il nous est impossible de venir ici en bus. Les automobilistes s’arrêtent sur niveau du goudron sur la nationale 1. La pluie rend notre principale route impraticable. La montagne devenant glissante », s’est-elle plein.

De son côté Gabriel Milandou, un ancien chauffeur et habitant du quartier depuis 29 ans, affirme que la nuit, il leur est impossible de circuler à cause de l’obscurité. Chaque habitant se promène avec une lampe électrique. « Cette situation nous met en difficulté surtout avec les dépenses en pilles pour les lampes électriques et les téléphones que l’on a du mal a chargé. Pourtant, la Société nationale d’électricité peut bien mettre de l’électricité ici, il y a de l’argent qui traine entre les mains des populations », a-t-il suggéré.

Aucun habitant n’est satisfait des conditions de vie dans ce quartier. La seule consolation est que chacun est au moins chez soi. Une situation qui les met à l’abri des tracasseries des logeurs. Pour le reste tout manque. L’eau consommée dans tout le quartier est celle qui vient des puits ou des forages. « Les forages étant éloignés, on consomme plus l’eau de puits après l’avoir traitée et laissée reposer trois jours », a dit Gabriel Milandou.

De point de vu éducationnel, le seul établissement d’enseignement public abrite en même temps le collège et le primaire. Ce qui fait de lui établissement pléthorique, car il reçoit les élèves qui viennent des quartiers comme Kombé, Kintsana, Mbouono et kimpwomo. «Quand les élèves passent ici à la fin des cours, tu as l’impression que c’est une colonie des fourmis qui passe. Avant les enfants s’asseyaient à même le sol, mais les parents d’élèves ont acheté les tables. Le seul problème reste la pléthore des salles des classes », a dit Philippe Mabangou, un autre chauffeur, mais à la traine.

A Kibina, l’hôpital aussi fait défaut. Ce qui fait que les cas difficiles entrainent souvent la mort. De l’avis des habitants, ce sont les cas qui surviennent tard dans la nuit qui sont irrécupérables à cause, aussi, du manque de transport.

Même le marché n’existe pas aussi. Ce qui oblige les populations à se ravitailler soit à Ngangalingolo soit à Madibou. Deux marchés dont les vendeurs se ravitaillent eux-mêmes au Marché Total. « Imaginez la différence des prix des marchandises », a ironisé Gabriel Milandou.

Pour accéder à ce quartier, il faut un maximum de 500 francs CFA en aller et retour à partir du marché Total de Bacongo.  C’est en chœur que toutes les populations ont crié que les pouvoirs publics leurs amène l’électricité, la route bitumée, l’eau courante, l’hôpital, le marché et l’école.