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La RPDH demande la dissolution du Conseil supérieur de la liberté de communication

La Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RPDH) a estimé à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse, qu’il était urgent pour le gouvernement de dissoudre le Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC), organe constitutionnel qui assure la régulation dans le secteur des médias.

La RPDH reproche au CSLC « son indifférence et son faible engagement à protéger les médias »,  alors qu’il est un organe constitutionnel chargé de veiller au bon exercice de la liberté de l’information et de la communication, tel que prévu par les articles 212 et 213 de la Constitution. Pour cette ONG basée à Pointe-Noire, il faut mettre en place un nouvel organe dont le président ne devrait plus être nommé par le chef de l’Etat, mais plutôt par les journalistes eux-mêmes.

Dans un communiqué, la Rencontre pour la paix et les droits de l’homme a révélé qu’en janvier 2017, le Conseil supérieur de la liberté de communication, avait décidé d’interdire au journal privé «Thalassa» de faire des publications pour motif de non professionnalisme dans le traitement de ses informations. «Ce journal est définitivement interdit de parution sous toutes les formes sur le territoire national, selon le CSLC, qui l’accuse d’avoir publié dans sa dernière édition un article « injurieux » et « offensant » à l’égard du chef de l’Etat. Cette décision du CSLC intervient après l’arrestation de son directeur général, Ghys Fortuné Dombé Bemba, soupçonné d’avoir commis des faits de complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat en relation avec l’ancien chef rebelle, Fréderic Bintsamou, alias Pasteur Ntumi», affirme la RPDH son communiqué.

La RPDH a demandé au gouvernement de libérer le journaliste Dombé Bemba, arrêté pour ses opinions, selon l’ONG qui appelle par ailleurs les pouvoirs publics à cesser de harceler les journalistes dans l’exercice de leur profession. Le président devait se conformer aux dispositions de la Constitution sur la liberté de la presse et aux différents instruments juridiques internationaux en matière des droits de l’homme ratifiés par le Congo.

Les journaux comme, poursuit la RPDH, le Nouveau Regard, la Vérité, la Griffe ont également connu des interdictions  de parution, d’autres comme le Trottoir, la Voix du peuple, le Glaive ou Sel Piment ont été suspendus. « Au fond, on peut encore s’interroger sur la légitimité des sanctions prises par le CSLC, d’autant qu’elle aurait le droit de suspendre les organes de presse qu’en cas de non-respect des cahiers de charge. Les sanctions prononcées contre les journaux cités plus haut sont donc arbitraires puisque la loi ne les prévoit pas », a dénoncé la RPDH.

L’ONG a estimé que l’article 8 de la loi organique n°4 du 18 janvier 2003 donne la possibilité au CSLC d’infliger à un organe des sanctions financières : « Lorsqu’un organe de presse se rend coupable de violations manifestes et répétées des lois et règlements régissant la liberté de la presse et de communication, le conseil supérieur de la liberté de communication à pouvoir de lui infliger des sanctions financières dont les modalités sont déterminées par voie réglementaire ».

Selon la dernière évaluation de Reporters sans frontières, le baromètre mondial de la presse, le Congo a perdu 25 places et occupe désormais la 115è place sur les 180 pays concernés par ce classement.