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Le safou foisonne dans les marchés de Brazzaville

C’est aux marchés lycée Thomas Sankara, Bourreau et Commission, à « L’amitié », à la gare routière de Bacongo, à la pharmacie Kibéliba à Mikalou,  au terminus des bus de Linzolo et même  dans les dépôts reculés de l’aéroport  international  Maya-Maya (safous en provenance du Cameroun) que les commerçants vont s’acquérir des safous. Le produit est tellement sollicité qu’il y a de quoi rentrer bredouille après une rude bataille.

Sensible à la chaleur, le safou se transporte dans des filets, depuis les lieux de la cueillette. C’est un commerce à grand risque. Pourtant, ces hommes et ces femmes qui s’y mettent n’hésitent pas un seul instant à se jeter à l’eau malgré le coût impressionnant des filets.  De quoi flipper quand les Camerounais vendent le filet à partir de 150.000 francs CFA l’unité.

En décembre et vers la fin mars, le safou local s’achète à un prix variant entre 20.000 francs et 39.000 francs CFA, selon la grosseur du fruit. Les plus charnus demeurent les plus appréciés des consommateurs. Quand le produit pullule sur le marché, le prix d’achat est possible dans la fourchette de 10.000 à 17.000 francs CFA.

Sylvie, une vendeuse au marché Total de Bacongo ne vend qu’un seul filet par jour, pour un bénéfice de 3.000 francs CFA. Lorsque la vente est bonne, le même filet lui procure près de  5.000 francs CFA. « Celles qui vendent trois à quatre sacs par jour sont ces femmes qui arrivent aux points de ventes avant le lever du jour. Moi, j’achète tard et je ne commence à vendre qu’à partir de 9 heures. Et, si par malheur tout à déjà été pris, je me vois dans l’obligation de me rabattre auprès de ces gens qui pratiquent le « bissombéla », cette pratique qui consiste à acheter la marchandise pour la revendre sur place à un prix plus élevé. Ça me coûte donc 1.000 francs de plus mais je n’ai pas le choix ».

A partir de fin-mars, le nord du pays commence le ravitaillement de la capitale et le filet  se négocie au marché lycée Thomas Sankara à partir de 50.000 francs CFA. Dans les marchés en temps normal, le safou se vend par tas de 500, 250 voire 100 francs CFA.

Quand termine la belle saison du safou local, le safou camerounais envahit le marché congolais. Seulement, ce dernier est vendu trois fois plus cher. C’est là que le safou devient une affaire de la « haute classe ».