Sassou N’Guesso appelle à sauver la transition au Tchad

Le président Denis Sassou N’Guesso a indiqué le 4 juin à Kintélé, une commune nord de Brazzaville, lors d’une réunion des chefs d’Etat de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), que la responsabilité à l’égard de la sous-région les invitait à un engagement « encore plus fort » au service d’une transition apaisée au Tchad.

La réunion qui s’est ouverte en fin de journée dans la salle de conférence internationale de Kintélé vise à ramener la stabilité au Tchad. Le président de la Transition tchadienne est absent du sommet. Il s’est fait représenter par son Premier ministre Albert Pahimi Padacket. La réunion porte sur la situation sécuritaire et politique au Tchad.

« Dans la phase délicate que traverse ce pays frère, nous devrions prendre toute la mesure des enjeux politiques, diplomatiques et sécuritaires pour notre communauté et avoir à l’esprit leur importance géostratégique pour l’avenir de toute notre sous-région », s’est adressé Sassou N’Guesso à ses homologues, notamment présents à ce sommet.

Trois chefs d’Etat ont en effet fait le déplacement de Brazzaville. Il s’agit de Joao Lurenço de l’Angola, Faustin-Archange Touadera de la RCA et Félix-Antoine Tshisekedi de la RDC. Ils discutent actuellement à huis clos de la situation de ce pays.

« Votre présence ici témoigne de toute votre compassion pour le peuple frère du Tchad. Elle traduit votre fidélité à la mémoire du président Idriss Déby Itno et participe de la solidarité agissante entre nos peuples », a déclaré le chef de l’Etat congolais qui a par cette occasion rendu un vibrant hommage au maréchal du Tchad, mort au front en avril dernier, moins d’une semaine seulement après sa visite à Brazzaville.

Par ailleurs, aucun mot sur la situation entre le Tchad et la RCA n’a été prononcé. Une escarmouche a récemment eu lieu entre les deux pays, entraînant la mort de cinq soldats tchadiens. Le Tchad et la RCA ont déjà pris l’initiative de régler ce conflit dans le pays.

Même le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Mahamat Faki ne s’est limité qu’à la situation qui prévaut au Tchad. « Les apports extérieurs, quelle que soit leur efficacité et leur amplitude, demeureront un simple complément dont l’efficacité demeurera tributaire de ce que les Tchadiens eux-mêmes feront de leur transition et de leur destin national », a souligné le président de la Commission de l’UA.

Dans un communiqué publié à Brazzaville, le président en exercice de la CEEAC, Denis Sassou N’Guesso avait appelé les deux pays à préserver la paix.

La réunion de Brazzaville devrait déboucher sur une déclaration. Elle tiendrait certainement compte de la situation qui a récemment prévalu entre le Tchad et la RCA. Une séance de travail à huis clos est en cours entre les quatre chefs d’Etat.