La société civile dénonce une vague continue d’arrestations à Brazzaville
Les organisations de la société civile pour la promotion et la protection des droits de l’homme et de la démocratie en République du Congo, ont dénoncé le 1er février à Brazzaville un climat « d’arrestations et de terreur » dans le pays.
Dans une déclaration publiée au siège de l’Association pour les droits de l’homme et l’univers carcéral (ADHUC), une dizaine d’ONG ont également manifesté leur inquiétude sur la sécurité des défenseurs des droits de l’homme. « Nous constatons qu’après les arrestations et détentions arbitraires des opposants politiques, le pouvoir s’en prend maintenant aux défenseurs des droits de l’Homme. Ainsi, le cas scandaleux de Noël Mienanzambi-Boyi, président de l’Association pour la culture de la paix et de la non-violence (ACPNV), et animateur d’une émission à la radio communautaire de Kinkala dans le Pool est illustratif », dit la déclaration.
Selon ces organisations de la société civile, Noël Mienanzimbi Boyi avait été arrêté le samedi 21 janvier à Kinkala puis détenu à la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) depuis le 23 janvier.
« Selon les informations reçues, Noël Mienanzimbi Boyi aurait été torturé. A la lecture d’un rapport en notre possession, rédigé par lui , il serait en mission commandée par le premier ministre Clément Mouamba afin d’établir une possible médiation entre le pouvoir et Bintsamou Frédéric alias Pasteur Ntumi. Cette mission, bien qu’exécutée, n’a pas atteint ses objectifs », D’après ladite déclaration.
Elles ont également dénoncé dans leur déclaration l’arrestation en RDC et l’extradition au Congo de Auguste Youlou Nzonzi et Pierre Mahoumi, anciens membres du bureau politique du Mouvement congolais pour le développement intégral (MCDDI).
La société civile pour la promotion, la protection des droits de l’homme ont soutenu qu’elles ne sont pas contre des arrestations, mais que celles-ci respectent les normes légales. Le cas d’André Okombi Salissa a été pris en exemple. Pour elles, Okombi Salissa ne devait pas être arrêté avant d’avoir levé son immunité parlementaire. Pour ces organisations, « Il n’y a aucune différence entre être interpellé et être arrêté ».
Elles ont ainsi exigé la libération de tous les détenus et prisonniers politiques, la cessation des rafles policières baptisées « opération Averda » dans tous les quartiers de Brazzaville et Pointe-Noire, le retrait des troupes militaires dans le Pool, la levée des barrages et des fouilles policières et militaires, le respect des délais de détention et des procédures judiciaires conformément à la législation nationale et internationale.
Cette déclaration a été faite pour exprimer leur réprobation et dénoncer l’instauration du climat de terreur, les arrestations et détentions arbitraires suivies des actes de tortures, de traitement inhumains et dégradants depuis les évènements référendaires et ceux du 4 avril 2016.