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La société forestière Lurcia Services coupe les droits des populations dans la Lékoumou

L’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) a dénoncé, dans un rapport publié le 24 octobre à Brazzaville, les mauvaises pratiques de la société forestière Lurcia Services dans le département de la Lékoumou. Ces pratiques portent atteinte aux droits fondamentaux des populations, notamment les autochtones habitant les zones à exploitation. Ainsi, au lieu de couper le bois, Lurcia Services s’emploierait à couper les droits des populations.

Selon le rapport de l’OCDH, plusieurs dégâts ont été enregistrés lors des activités de la société au sein des communautés riveraines. D’abord, les dégâts répertoriés sur le terrain avec les membres du comité du village notamment sur la destruction des tombes et des plantations, ainsi que le quadrillage des villages Mongo et Missama par les routes d’évacuations du bois, engendrant d’importants traumatismes sur des enfants et personnes âgées, renforcent les craintes des membres de l’OCDH qu’il est très probable qu’une évaluation d’impact environnemental et social n’ait pas eu lieu.

Si une telle évaluation avait eu lieu, les routes forestières passeraient loin des villages de manière à éviter à la fois les 4000 hectares de la zone d’habitats et la destruction des plantations, affirme l’organisation de défense des droits de l’homme

L’ensemble des dégâts causés par l’entreprise LURCIA SERVICES et ses sous-traitances engagées dans le sciage du bois n’ont jamais fait l’objet d’indemnisation ni moins d’une évaluation correcte. Néanmoins, nous avons obtenu une preuve de reconnaissance de destructions des biens des communautés. Cette situation met en conflit ces dernières et Lurcia Services.

Beaucoup d’allégations sur les irrégularités de la législation forestière ont été signalées sur le terrain par l’administration forestière. Ainsi, la poursuite de la coupe du bois laisse entrevoir que l’administration forestière encouragerait l’exploitation illicite au profit de la collecte des taxes d’abattage et de déboisement, selon le rapport de l’OCDH qui confirme par exemple que 69,6 millions de francs CFA pour Lurcia Services.

Sur le plan humain, la loi congolaise exige qu’une étude d’impact environnemental et social soit réalisée pour tout projet comme celui de Lurcia Services avant la délivrance du permis d’exploitation. Cependant, les membres de l’OCDH ont indiqué que ce document n’était pas accessible via des sources publiques « et nos recherches n’ont rien donné ».

Suite à cette situation, l’OCDH a élaboré une série de recommandations, appelant les autorités à réparer le préjudice causé auprès des populations.

L’OCDH exige à ce que Lurcia Services réalise sans délai, une étude d’impact environnemental et social dans son périmètre d’action. Pour l’OCDH, Lurcia Services doit immédiatement cesser avec l’exploitation du bois et qu’elle mette des plantations dans la première partie déjà déboisée. « Les autorités congolaises (Ministres de la justice, de l’agriculture, de l’économie forestière et de l’environnement…) mettent tout en oeuvre pour corriger et sanctionner toutes les irrégularités et violations des droits des communautés qui entourent les activités entreprises par Lurcia Services », conclut le rapport de l’OCDH.