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Le sort de deux trafiquants d’ivoire attendu ce mardi à Pointe-Noire

Le Tribunal de grande instance de Pointe-Noire rend le 31 janvier son verdict sur l’affaire Doudou Bopoma Ngamakala, artiste bijoutier et Samuel Mbompela, vendeur des objets d’arts, tous deux arrêtés et jugés pour détention de cent trente-deux objets sculptés en ivoire. Les deux prévenus risquent d’écoper cinq de prison ferme.

La première audience pour les plaidoiries et réquisitions du procureur de la République a eu lieu le 15 novembre. Les deux présumés trafiquants d’ivoire avaient reconnu les faits qui leur sont reprochés. Ces  derniers avaient demandé une liberté provisoire. La requête a été rejetée et jugée sans fondement avant que l’affaire ne soit renvoyée pour le 22 novembre pour la suite des plaidoiries et réquisitions. Ces deux individus dont l’un Congolais et l’autre Angolais, encore présumés trafiquants, encourent des peines jusqu’à cinq ans d’emprisonnement ferme.

Ce 31 janvier, le tribunal de grande instance de Pointe-Noire scellera le sort des deux hommes. Soit ils croupiront en prison pour les prochaines années, soit ils recouvreront leur liberté. Une option difficile à envisager, car les deux délinquants ont déjà reconnu les faits et la loi prône la sévérité dans ces cas. D’ailleurs, le juge ne devrait y aller d’une main morte. Son jugement permettra de dissuader de nombreux autres braconniers ou trafiquants d’ivoire qui pullulent dans la nature.

La détention de ces pièces d’ivoire sculptées et des morceaux des pointes d’ivoire traduit l’abattage de l’éléphant, animal intégralement protégé et emblématique en République du Congo, conformément à l’Arrêté n°6075/MDDEFE / CAB du 9 avril 2011 déterminant les espèces animales intégralement et partiellement protégées. En outre, l’article 27  de la loi 37/2008, du28 novembre 2008 sur la faune et les aires protégées stipule : «  l’importation ; l’exportation ; la détention et le transit sur le territoire national des espèces intégralement protégées ; ainsi que de leurs trophées sont strictement interdits ; sauf dérogation spéciale de l’administration  des Eaux-et-Forêts ; pour les besoins de la recherche scientifique ».

L’arrestation de ces présumés délinquants fauniques, le 16 octobre 2016, a été l’œuvre des éléments de la gendarmerie nationale, avec le concours des agents de la direction département du ministère de l’Economie forestière grâce aux informations et à l’appui du Projet d’appui à l’application de la loi sur la faune sauvage (PALF). Il y a deux ans, Bopoma, 39 ans, avait déjà été arrêté par Interpol pour les mêmes faits.

La République du Congo compte parmi les leaders africains dans la lutte contre la criminalité faunique. Une meilleure application de la loi au Congo contre les trafiquants d’ivoire serait un message fort pour confirmer ce leadership, pour la protection de son héritage.

Malgré les interpellations des trafiquants observées dans le pays, les actes de braconnage et de commercialisation des trophées des espèces animales intégralement et partiellement protégées ne cessent pas.