Sylvain Villiard quitte la tête du CHU
La ministre de la Santé et de la population Jacqueline Lydia Mikolo a annoncé le 1er septembre à Brazzaville, le départ du directeur général du Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville (CHU), le canadien Sylvain Villiard, nommé le 17 janvier 2019 par décret présidentiel. Ce dernier avait entre autres missions d’assainir cette structure hospitalière en proie depuis des années à de moult difficultés liées à son fonctionnement.
Pour sortir le CHU de cet état d’inconscient, le gouvernement avait fait recours à l’expertise canadienne à travers un contrat de prestation de services avec le Centre hospitalier de l’université de Montréal. C’est dans ce cadre que le canadien Sylvain Villiard a été choisi comme directeur général du CHU.
Parmi les missions confiées à Sylvain Villiard lors de sa prise de service, figuraient l’assainissement de la gestion des ressources humaines, financières et logistiques, l’implantation des méthodes et outils de la gouvernance hospitalière et clinique, la réorganisation des activités de formation et de recherche et l’assistance technique de l’unité de santé internationale du centre hospitalier de Montréal.
Au cours de sa première année de contrat, ce directeur proposé selon les arrangements contractuels avec l’université de Montréal a fait face à l’opposition de l’intersyndical du CHU. Ce qui a entaché les efforts consentis dans la mise en œuvre de son programme axé sur l’implantation d’une nouvelle gouvernance.
Pour la ministre de la Santé et de la population Jacqueline Lydia Mikolo l’œuvre entreprise par Sylvain Villiard qui a pris ses fonctions le 17 avril 2019, ce, malgré le contexte morose, son travail a été rude, pénible et entaché d’incompréhension. « Il a le bénéficie tel un laboureur d’avoir débroussaillé, dessouché, défriché, sarclé le terrain sur lequel il vous revient à présent, en tant qu’acteur de première ligne du CHU, de semer les graines de la nouvelle gouvernance du CHU pour avoir germé une nouvelle organisation et un nouveau fonctionnement, pousser et fleurir des pratiques conformes aux normes et standards internationaux, afin de récolter comme fruit la pleine satisfaction à la fois des patients et des soignants », a-t-elle relevé.
Après avoir passé plus de 18 mois à la tête du CHU Sylvain Villiard, qui a initié des réformes au sein du CHU notamment l’aménagement du service des soins intensifs, un projet médical priorisé, un guide d’embauche pour le recrutement du personnel qualifié, la signature des accords avec le Centre universitaire IBN de Rabat pour l’amélioration des qualités des soins infirmiers, et un autre avec l’hôpital Cheikh Zaid de Rabat destiné à la mise en place d’une unité chirurgicale des maladies cardio-vasculaires, ainsi que la réfection du réseau d’eau du CHU.
En dépit de son investissement pour impulser une nouvelle dynamique, nécessaire pour la relance du CHU, Sylvain Villiard qui dispose d’une expérience avérée dans le management des structures hospitalières, n’a pas pu mettre sur pied son plan pour sortir cet établissement de santé du bourbier.
Considéré comme la vitrine des structures sanitaires du pays, le CHU qui se trouve dans un état comateux, a besoin d’un manageur capable de l’administrer des soins intensifs, afin de permettre à ce centre hospitalier de jouer convenablement son rôle.