Close

Les termites de retour sur le marché

Beaucoup de Congolais raffolent des termites, une race d’insectes comestibles, appelés parfois « Mambumbu » ou « Ampè ». Cette denrée alimentaire, bio, se vend dans la plupart des marchés de la capitale, car elle foisonne en cette saison de l’année.

« Les termites, prisées par les Congolais, arrivent dans les marchés à toute heure de la journée », a affirmé Parvie, une vendeuse de cette denrée au marché Totale à Bacongo dans le deuxième arrondissement de Brazzaville. Elle explique que ces termites sont vendues entre 20.000 francs et 15.000 CFA la cuvette moyennes à moitié pleine.

Après leur achat, les termites sont lavées et conservées au frais. Une fois cuites, elles sont vendues à 500 francs CFA la boîte de tomate entière, 300 Francs CFA la moitié et 250 francs CFA le quart. La cuillère à soupe revient quant à elle à 200 Francs CFA. « Nous ne préparons que la quantité estimée nécessaire pour la vente journalière », a-t-elle poursuivi.

Pour Berthe Irène Loumingou, ce commerce apparemment coûteux est d’une forte rentabilité. La raison est que les grossistes apportent eux-mêmes la marchandise à leurs clientes. « Ce qui épargne tout frais de déplacement. En plus, la cuisson des termites reste des plus simples », se réjouit-elle.

Saupoudrer de sel, les termites comestibles mieux les «mamboumbou», sont préparées dans un peu d’eau, a témoigné Viviane Nsondé, elle aussi, vendeuse. « Aucun ingrédient n’est toléré pour ne pas perdre leur saveur naturelle. Un piment vert bien mature suffit pour donner un bon parfum. Il vient justement relever le goût des termites qui produisent elles-mêmes une substance huileuse», précise-t-elle.

La forme des termites varient selon différentes sources d’approvisionnement. Recueillies dans les villages nord du Congo, elles paraissent un peu plus grandes que celles que l’on trouve dans la zone sud qui sont plus petites. Leur fief, ce sont des termitières, des sous-sols nus mais aussi des endroits recouverts de pelouse. «Dans nos quartiers à Brazzaville, des pluies nocturnes arrivent parfois à les déloger de leur cachette. Elles envahissent alors le secteur en tourbillonnant dans les airs.  Sans pluie, les termites apparaissent parfois soudainement dans la nuit, attirées par l’éclat d’une lampe électrique ou une lampe tempête », indique Viviane Nsondé.

Riche en protéines, les termites comestibles «mamboumbou» ne foisonnent sur le marché qu’à la période de la saison des pluies. Elles sont souvent séchées et stockées pour être vendues lors de la saison sèche. « A ce moment-là, la cuvette est vendue à  20.000 voire 19.000 francs CFA », explique Parvie.

Une des techniques de ramassage des «mamboumbou» consiste à rapprocher les tiges d’une certaine  herbe devant l’issue par laquelle elles surgissent. Prise au piège dans ces herbes entremêlées, elles sont rapidement secouées au-dessus d’un récipient remplis d’eau.