La tresse des mèches en vogue pendant les vacances à Brazzaville
Dans la capitale congolaise, la saison sèche emballe de plus les femmes et les jeunes filles en vacances scolaires qui prennent d’assaut les salons de coiffure disséminés à travers la ville et les marchés, pour se faire tresser les mèches cheveux.
Au cours de cette période, il est rare de trouver une jeune fille avec des cheveux défaits. Ezechielle Zeckelet, qui n’attendait que les premiers jours des vacances pour se faire stresser les mèches, a expliqué : « Je suis élève et je n’ai que deux mois de vacances. Avec les mèches, je ne me protège pas seulement la tête contre le froid, mais je me fais du plaisir avec une nouvelle coupe de cheveux. Pendant tous les autres mois de l’année, je suis tenue à faire de simples tresses exigées à l’école ».
Pendant la saison sèche, les femmes préfèrent tresser les mèches pour éviter les cassures des cheveux en période de fraîcheur où de nombreuses femmes se voient dans l’obligation de protéger leurs chevelures. « Je me fais tresser les cheveux pendant la saison sèche pour éviter que mes cheveux ne soient coupés. Suite à la fraicheur de la saison sèche, les cheveux se coupent facilement et pour ne pas être victime de cet état de chose, je me préserve en conséquence », indique Beyine Ndinga.
Au marché de Poto-Poto, non loin centre-ville de Brazzaville, l’activité de tresse des mèches a pris de l’ampleur depuis quelques semaines. Elle est en grande partie pratiquée par les femmes d’origine béninoise. Les Congolais aussi s’impliquent. Dès les premières heures de la matinée et sans répit, elles sont en attente des clientes qui viennent solliciter leurs services. Souvent le rendez-vous est pris un ou deux jours en avance, car leur agenda reste très full.
Compte tenu de la conjoncture économique qui n’a pas épargné ce secteur informel, les coiffeuses de tresses africaines se trouvent forcées d’accepter certaines clientes désirant natter les mèches sur leurs têtes. Cette contrainte les poussent à accepter les prix proposés par les clientes ; ce qui n’était pas possible jusqu’au début des années 2014.
Emboitant le pas à ces étrangères, certaines congolaises se sont également lancées dans cette activité utile, en s’engageant dans cette profession dans les marchés de Bacongo, de Mikalou ou les quartiers disséminés dans la ville de Brazzaville. C’est ainsi qu’elles se servent de leurs mains pour gagner de l’argent et subvenir à leurs besoins.
Durant près de 10 heures du temps par jour, elles s’adonnent avec cœur joie à ce métier, qui exige de la patience et d’agilité des mains pour celles qui le pratique. Au fil de temps, elles acquièrent la rapidité en tressant des clients. A tel enseigne qu’elles deviennent douer en la matière. Ce qui fait que leur renommé se répande de bouche à oreille dans les milieux féminins à cause de leur savoir –faire.
Les prix de tresses de mèches varient en fonction du modèle et de la qualité voulus par les clientes. Une coiffeuse responsable d’un salon de coiffure à Mikalou, Gloria Ebon a témoigné qu’une « cliente qui désire tresser le modèle des mèches cordon, a le choix entre du prix qui va de 10.000, 12.000 et 15.000 francs CFA. Quant aux tiges, elles se négocient à partir de 30.000 francs CFA ».
Ces femmes qui se font orner la tête avec des mèches qui resteront durant plusieurs mois sur leurs caboches et les protègeront, semble-t-il, du froid de la saison sèche, telle est la raison de ces tresses .Certes la saison sèche est une période au courant de laquelle il fait froid et que tout le monde cherche à se couvrir pour éviter les conséquences néfastes. Pour certaines filles, planter ou tresser les mèches sur la tête est une façon de protéger leur chevelure contre ce climat.