Trois trafiquants d’ivoires passent devant leur juge à Ouesso
Trois trafiquants d’ivoires, Jules Bonzenga, Oscar Yogo et Jordan Bolangala, ont comparu le 13 octobre au tribunal de grande instance de Ouesso dans la Sangha. Arrêtés le 30 septembre avec quelque 35 kg de défenses d’éléphant, ils ont plaidé coupables, reconnaissant toutes les charges retenues contre eux par le juge. Les délinquants encourent jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.
Le parquet de Ouesso était très sévère au cours de cette audience publique. Les présumés trafiquants ont évité toutes les questions des juges de la chambre correctionnelle avant de reconnaitre leur forfait. Jules Bonzenga aurai tété le collecteur d’ivoires pendant ses activités de braconnage. Il aurait sollicité les prestations du jeune Oscar qui le mettait régulièrement en contact avec des sujets étrangers.
Jules Bonzenga est ressortissant de RDC de 33 ans, Oscar Yogo, 28 ans, et Jordan Bolangala, 23 ans, tous deux des Congolais, ont été arrêtés en flagrant délit avec 35 kg d’ivoire.
Après cette première audience, les détenus ont été remis dans leur cellule. Le délibéré du juge est prévu pour le 24 novembre. Ces prévenus risquent des peines de plus de 5 ans d’emprisonnement ferme.
Cette vague de répression anti-criminalité faunique en République du Congo est le fruit de la collaboration de la Gendarmerie Nationale, les agents du Ministère de l’Economie Forestière ainsi que ceux du Projet d’Appui à l’Application de la Loi sur la Faune Sauvage (PALF). Ils sont poursuivis pour détention, transit, commercialisation des trophées d’espèces animales intégralement protégées. Il s’agit de 35 kg de pointes d’ivoire dont on peut estimer à cinq éléphants massacrés.
Au Congo l’éléphant fait partie des espèces intégralement protégées comme le stipule l’article 27 de la loi 37-28 du 28 novembre 2008 sur la faune et les aires protégées : « l’importation ; l’exportation ; la détention et le transite sur le territoire national des espèces intégralement protégées ; ainsi que de leur trophées sont strictement interdits ; sauf dérogation spéciales de l’administration des Eaux-et-Forêts ; pour les besoins de la recherche scientifique ».
Les actes de pillage de la faune en particulier et de la biodiversité en général par plusieurs citoyens véreux et très connectés sont fréquents en République du Congo. Il revient donc à la justice de réprimer rigoureusement ces actes, afin de mieux dissuader et sensibiliser l’opinion. Plusieurs études convergent pour sonner le glas de la diminution permanente des éléphants entre autres en République du Congo.
Un éléphant est tué pour son ivoire toutes les 15 minutes dans le monde selon le Fonds International pour la Protection des Animaux.