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Un bédéiste s’essaye à publier ses brochures

Christel Soukamy est l’auteur des contes de Zozo, une brochure répandue à Brazzaville pour donner l’occasion aux enfants de s’instruire à partir d’un rien .  Bien que dans ses débuts, le jeune bédéiste aimerait déjà s’affirmer  dans la cour des auteurs de la bande dessinée locale, à l’instar de Badik’Art.

C’est à la criée que le bédéiste vend ses « ZOZO » . Ce qui lui a valu son sobriquet. Ses petites brochures, il les vend  à une somme modique de 100 francs CFA .« J’ai voulu que les choses soient ainsi pour que chaque numéro soit accessible à tous », confie-t-il au cours d’une interview.

Avec « Les contes de ZOZO », on fait du tourisme dans les rues de Brazzaville, on va à la découverte de ses places publiques, on pénètre au cœur de la forêt, on se croirait dans un village, autour du feu au travers ces dessins que l’auteur fait accompagner d’une légende.

Christel Soukamy s’est épris du dessin dès la classe de CM1. Il s’amusait à faire le « nguembo » devant une salle qui initiait des enfants au dessin jusqu’au jour où le moniteur a demandé aux élèves sous ses yeux,  de copier un petit dessin du genre « Sangoku » que tous avaient eu du mal à reproduire .

« Pour moi, ce petit dessin bougeait, ce que les autres ne voyaient pas malgré mon insistance.  Ce dessin me parlait. C’est alors que je me suis proposé de le reproduire. On me l’accorda et ce fut parfait, selon l’encadreur qui m’ouvrit grandement les portes puisqu’il finit par me confier des responsabilités depuis ce jour-là »,  explique -t-il.

Mais Soukamy est voué à d’autres carrières. Electricien pour le père, installateur des antennes paraboliques pour la mère. Ni l’un ni l’autre ne réussira à le convaincre.  Après l’obtention d’un bac F2 au lycée technique du 1er mai de Brazzaville, ZOZO s’inscrit à l’Académie des Beaux-arts où il aura  pour encadreur Badik’Art, ce mentor tant  recherché à l’ouverture de la première édition du festival de la bande dessinée dit festival Bilili BD qui intervient tous les ans, au mois de décembre. « Je multipliais les tours à  l’institut français du Congo mais jamais je n’ avais eu la seule occasion de la rencontrer. Il était absent quand j’arrivais et jamais il ne revenait lorsque je l’attendais »

ZOZO est en deuxième année aux Beaux- arts auprès de Badik’Art, ce premier bédéiste congolais qui fait la fierté du pays à l’échelle internationale.

‘’Mystère du mayombe’’ est bien cette esquisse de bande dessinée qu’il présente au jury pour la sélection au festival Bilili édition  2019.  Sélectionné, ce concours  soldé d’un certificat  lui donnera désormais accès à ce grand festival annuel. Ainsi, ZOZO expose pour la première fois ses ZOZO à cette  4ème édition du festival Bilili.

Cette manie de changer  la couleur des dessins sur la première de couverture à chaque numéro, pourrait-être interpréter comme un moyen de donner un souffle de vie à son ouvrage, car une vie sans couleur est une vie terne.