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Une évolution migitée de la situation monétaire au Congo

Le comité monétaire et financier congolais vient de  relever, à Brazzaville,  une évolution mitigée de la situation monétaire nationale, marquée par une baisse de la masse monétaire, des avoirs extérieurs nets et la progression du crédit intérieur. Cette évaluation est faite selon les données de fin mars 2016.

A cette même occasion, le comité a mentionné que sur les perspectives macroéconomiques du Congo en 2016, la BEADC table sur une croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) en termes réels qui décélérerait sensiblement cette année à 2,8%, après 4,5% en prévision initiale, à cause essentiellement de l’évolution défavorable des cours du pétrole brut au niveau international et à une stagnation  de la production nationale.

Les tensions inflationnistes diminueraient nettement, en rapport avec la baisse de vigueur de la demande intérieure, le meilleur approvisionnement des grandes villes et la faiblesse de l’inflation importée.

Le comité a ressortie la situation macroéconomique par secteur d’activité, à savoir, le secteur primaire dont l’activité a été marquée par la baisse de la production pétrolière du fait du ralentissement des investissements de redynamisation des différents champs matures et de l’entrée en production encore timide des champs Moho-Bilondo phase 1 bis et Lianzi ; le secteur secondaire avec un ralentissement de l’activité par contrecoup, notamment dans les bâtiments  travaux publics et l’industrie brassicole. 

La consolidation de la fourniture d’eau conditionnée et de l’électricité n’a pas été suffisante pour inverser cette tendance baissière ; dans le secteur tertiaire, l’activité a été morose, en raison de la baisse de dynamisme des activités de télécommunications et de transports maritimes, peu compensée en puissance du trafic routier.

Faisant le point des années précédentes, le comité a expliqué que  la croissance économique a décéléré à 2,3%, contre 5,6% en 2014, le taux d’inflation est ressorti en hausse, à 2,7% en 2015, le solde budgétaire s’est détérioré à -11,6% du Produit Intérieur Brut (PIB) après 3,4% du PIB, un an plus tôt, le déficit extérieur courant s’est creusé à -43,1% du PIB contre -6,9% du PIB en 2014.

L’année 2015 a été globalement marquée par le ralentissement des activités, en lien essentiellement avec les contre-performances du secteur pétrolier.

 Au cours de sa session ordinaire, ce comité a cependant indiqué que le taux de couverture extérieure de la monnaie s’est ainsi établie à un niveau confortable de 71,2%, notant en outre que la situation bancaire a affiché une baisse du total des bilans agrégés, des dépôts collectés et une hausse des crédits nets à la clientèle. Les banques ont globalement respecté les normes prudentielles,  a fait savoir le comité.