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Une grande sécheresse inquiète la population de Bouansa

Les agriculteurs de Bouansa, une localité située à 284 Km au sud ouest de Brazzaville, se plaignent de l’absence prolongée des pluies, impactant ainsi fortement leurs cultures.

La récolte de l’arachide ne sera pas bonne, préviennent les agriculteurs dont nombreux n’ont pu terminer leurs semences à cause de fortes chaleurs. Dans les plaines de Nsongi, de Ngolo Bouani, de Biboua ou de Muti Banuni, la terre brûle toujours, faute de pluies. Les plantations sèchent !

« Nous avons commencé à planter une partie d’arachide. Mais, nous avons été obligés d’arrêter parce que le travail ne s’accompagne pas de pluies. La terre est sèche, elle brûle et les semences crament », témoigne Gilbert Mboukou, un paysan.

Il tombe assez rarement de pluies depuis le mois d’octobre. « Non pas qu’elles sont rares, mais elles ne durent pas. Pas plus de 30 minutes. Et aussitôt, le soleil réapparaît, la chaleur aussi », indique Madeleine Mpombo du quartier Badondo.

Il n’y a pas que les agriculteurs qui se plaignent. Toute la population de la ville manque d’eau. Les puits ont tari. Des puits de plus de 15 mètres qui pendant des années n’ont jamais manqué d’eau. « A 15 mètres normalement, on a fini de creuser. Maintenant, ce n’est plus le cas, nous avons des puits qui vont jusqu’à 25 mètres de profondeur. Mais, c’est grave », s’exclame Joseph Wams, habitant de Bouansa !

Rallonger les puits est devenu un nouveau business pour les jeunes de Bouansa. De 5.000 francs CFA naguère, le mètre est passé à 10.000 francs CFA. « S’il faut rallonger le puits jusqu’à trois mètres, vous devriez apprêter un gros budget », affirme Wams.

A l’instar de Brazzaville et Pointe-Noire, les deux principales villes du pays, il n’est plus rare de voir les femmes de Bouansa se balader avec les bidons jaunes, à la recherche d’un puits d’eau. Les constructeurs de bâtiments sont obligés d’aller prendre de l’eau dans la Loua, une rivière qui borde la ville dans sa partie nord et ouest.

Les effets du changement climatique sont ainsi vécus à Bouansa. Ce phénomène dure depuis cinq ans. La production du manioc a baissé. « Si cela continue, nous connaitrons une grande crise alimentaire à Bouansa. A cette période, on serait déjà en train de manger les légumes Nsueke, mais il n’y a rien. Faute de pluies aussi, les safous ne noircissent pas encore », explique Madeline Mpombo.