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Le vieux crocodile du zoo de Brazzaville en danger de mort

Le crocodile du parc zoologique de Brazzaville n’a plus d’eau ni de quoi manger. Abandonné dans une cage non aménagée, ses jours sont comptés. Le crocodile est l’unique espèce qui  attire les visiteurs du parc zoologique. Le comble, c’est qu’un agent du parc continue à faire payer les visites sur les lieux.

Le parc zoologique  est un maillon essentiel du poumon vert au cœur de Brazzaville, clament  les autorités. Mais les élèves qui rodent par là, pensent bien le contraire. «Il ne mérite plus d’être appelé zoo », rétorquent les élèves d’une école privée et du lycée Nganga Edouard qui viennent s’y récréer. « Nous venons ici parce qu’il y a de l’air pur et que c’est calme. Mais, pas pour visiter les animaux », tempêtent-ils.

Le cas le plus ahurissant est celui du croco abandonné. « Ce crocodile va mourir si on n’y prend garde », alerte Juliana, élève en Terminale, « puisqu’il n’a pas à manger ».

L’accès au parc est pourtant payant, 100 francs CFA. Mais le retour sur les espèces fauniques n’est pas visible. Elles meurent de faim et sont très mal entretenues.

Le groupe britannique MOORPH avait été intéressé par la réhabilitation du parc zoologique de Brazzaville. Ce groupe spécialisé dans les parcs zoologiques en Afrique avait même soumissionné en juillet 2016 pour ce dossier, soumis à l’appréciation du ministre de l’Economie forestière, de l’environnement et du développement durable, Rosalie Matondo. Rien n’est fait jusqu’alors. Et les animaux risquent de mourir.

A côté du pauvre crocodile croulant, on compte huit vieux signe amaigris isolés chacun dans une cage. Eux aussi manquent de quoi manger. Les quelques visiteurs qui se hasardent encore par là leur apportent par moments quelques doigts de bananes.

Les nouvelles autorités nommées récemment à la tête de l’établissement promettent de repeupler en animaux et d’autres espèces le parc zoologique de Brazzaville. « Le parc zoologique de Brazzaville est à l’avant-garde du combat de sauvegarde des espèces en voie de disparition, des espèces menacées par la destruction de leur habitat forestier et le braconnage, à savoir le gorille, le chimpanzé », confie à Vox la nouvelle administration.

Dans ce parc zoologique créé en 1952 régnaient plusieurs dizaines de mammifères, d’oiseaux et de reptiles. Le parc zoologique de Brazzaville était l’un  des plus importants parcs d’Afrique avec des espèces rares comme les éléphants, les lions et les gros serpents. Durant les conflits armés des années 1997 et 1999, plusieurs animaux sont morts faute de soins. D’autres ont eu la chance d’être transférés à Pointe-Noire, le cas des chimpanzés qui peuplent actuellement la réserve de Tchimpounga au bord de l’océan.

Le parc zoologique de Brazzaville a servi de centre de transit de nombreuses espèces animales sauvages de l’Afrique équatoriale française (AEF), destinées aux ménageries et jardins de la métropole. Malgré la faune sauvage encore très riche au Congo, le parc est devenue l’ombre de lui. Les enfants congolais n’ont pas l’occasion de voir certains animaux qui peuplent encore les forêts du nord, le Mayombe ou le Massif du Chaillu.